NON, NON ET NON !

Comprendre le harcèlement
Les fausses idées

LES FAUSSES IDÉES

« Je suis victime, je suis faible »

« Le harcèlement est un conflit »

« Il faut parler pour résoudre le problème du harcèlement »

« Le harcèlement est dû à une faute commise par la victime »

« Il n’y a pas de fumée sans feu »

« La victime de harcèlement a un problème dans sa personnalité »

« Le/la victime a trop de défauts »

« C’est son affaire, cela ne me regarde pas » 

« La victime n’a qu’à faire des efforts. »

Le harcèlement, c’est une répétition d’actes malveillants intentionnels destinés à nuire à une cible qui ne sait comment se défendre. 

Il y a toujours rapport de force. 

Malveillances, insultes, coups, rumeurs, moqueries, humiliations, « méchancetés », « tous contre un », …

Le harcèlement peut prendre des formes verbales (insultes, menaces…), physiques (coups, bousculades, attouchements…), matérielles (vols, dégradations…), relationnelles (atteintes à la réputation, exclusions…) ou virtuelles (attaques par SMS ou réseaux sociaux divers). Il peut également inclure un aspect discriminatoire, lié au sexe, à l’âge, à l’origine ethnique, à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, au handicap, à l’origine sociale, à une caractéristique physique, à une conviction religieuse, à la langue, etc.

La/les victime.s

Ca peut-être toi, ou moi… C’est parfois la différence qui attire le harcèlement. Mais pas toujours.. Il n’y a pas de règles… Ni raison valable à être harcelé.e.

Les victimes de harcèlement se sentent souvent incapables de se défendre face à un agresseur dominant, sentiment renforcé par l’absence de réaction des témoins. Elles se retrouvent isolées et vulnérables et rechignent à dénoncer leur(s) agresseur(s) par peur de représailles ou d’aggraver leur situation. Elles peuvent craindre également de ne pas être prises au sérieux ou soutenues, d’être jugées par les adultes ou d’être prises pour une « balance ». Enfin, la honte d’évoquer leur situation peut aussi les maintenir dans le silence, silence qui ne fait qu’accroître leur malaise psychologique.

Les auteurs du harcèlement

Ca peut-être toi, ou moi, lorsqu’on « joue » avec une personne pour se prouver quelque chose ou par méchanceté. 

Les auteurs de harcèlement s’affirment par l’agressivité et la force corporelle et/ ou avec des mots visant à montrer une certaine assurance. Certains harceleurs peuvent être plus préoccupés par les conséquences de leurs actes en termes de statut ou de réputation que par le tort causé à autrui. Plus la situation dure en l’absence de réaction, plus les harceleurs ont tendance à considérer leurs comportements comme légitimes, et moins ils sont capables de manifester de l’empathie vis-à-vis de leur victime. 

Des rôles qui peuvent changer

Il arrive qu’une personne harcelé.e devienne harceleur.se. C’est pour cette raison que ce site existe. Pour construire d’autres solutions. 

Un harceleur peut devenir victime, tout comme le/la cible peut devenir harceleur(se). Ceci est illustré dans le film « Un Monde » de Laura Wandel. 

La neutralité n’existe pas

CAR soit tu aides à la solution, soit tu confirmes le problème.

Il n’y a pas de témoin neutre. Oublie cela. Chaque comportement, à chaque instant, confirme le problème ou conduit à une solution possible.  Alors, poses-toi simplement la question : ton attitude de chaque instant confirme-t-elle le problème, ou ouvre-t-elle un espace à une solution ? 

Conséquences du harcèlement

De la souffrance, et du stress, et des traumas…

Des études longitudinales se sont penchées sur les conséquences scolaires, psychologiques et sociales du harcèlement. Du côté de la victime, on peut voir apparaître des formes de somatisation, du stress chronique, des sentiments de dévalorisation, de solitude, d’abandon et/ ou d’isolement, des difficultés ou du décrochage scolaires ainsi que des symptômes dépressifs pouvant mener à des tentatives de suicide. 

Du côté du harceleur, on observe souvent une vision négative de l’école combinée à un manque de sens dans la scolarité et manque d’empathie à l’égard de sa(ses) victime(s). Les harceleurs ont plus de probabilité de présenter des échecs scolaires, de consommer des psychotropes ou de tomber dans la délinquance. 

Enfin, les élèves, témoins de harcèlement, souffrent bien souvent de stress et peuvent éprouver des sentiments d’impuissance et de culpabilité. Ils ont tendance également à développer une perception négative du climat scolaire liée à un sentiment d’insécurité. Ce qui se révèle le plus problématique pour chacun est l’accumulation des agressions, même apparemment bénignes, et leur caractère répétitif. Plus la situation perdure dans le temps, plus elle risque d’entraîner des difficultés psychologiques qui peuvent laisser des traces jusqu’à l’âge adulte.

D’un point de vue juridique 

C’est punit pour la Loi

Le harcèlement fait l’objet de l’article 442 bis du code pénal qui ne le mentionne pas explicitement mais qui condamne des actes intentionnels qui portent gravement atteinte à la tranquillité d’une personne. Ces actes sont passibles de 15 jours à 2 ans d’emprisonnement et/ou d’une amende.

« Je suis victime, je suis faible »

NON, si tu es victime, c’est que tu subis une situation sur laquelle tu ne sais pas agir  

La victime n’a pas besoin d’être quoi que ce soit pour devenir une cible de harcèlement. Etre choisi.e pour cible suffit. Le harcèlement est injuste et illogique. 

Rien ne justifie le harcèlement. 

Etre victime signifie se retrouver dans une situation injuste. C’est tout! Cela ne fait pas de toi une personne faible. Reste comme tu es, avance ! 

« Le harcèlement est un conflit »

NON, si le harcèlement était un conflit, on pourrait le résoudre en discutant posément 

Un conflit, c’est un désaccord entre des individus. Ce qui sous-tend que si l’objet de ce désaccord est résolu, le conflit cessera. 

Peut-on dire du nouveau de la classe qui devient la cible d’un groupe leader de la classe, que ce nouveau de la classe est « en conflit » avec ses camarades ? Qu’il lui appartient de résoudre l’objet du désaccord ? 

Le harcèlement est injuste et illogique. Rien à voir avec le conflit. Supprime le « pourquoi » et concentre-toi sur le « comment faire »!

« Il faut parler pour résoudre le problème du harcèlement » 

NON, discuter avec les harceleur.ses les rend plus fort.es encore

Le premier réflexe étant bien souvent de communiquer, il ne fonctionnera pas dans un cadre de harcèlement, car il y a volonté de nuire. 

Exemple : Si je veux te blesser, et que tu discutes avec moi pour que je comprenne que cela te fait mal. Je vais comprendre que tu as mal, ce qui tombe bien comme c’était mon souhait. 

Communique uniquement avec une personne de confiance, jamais avec les harceleurs

« Le harcèlement est dû à une faute commise par la victime » 

NON, rien que la victime ait pu faire ne mérite le harcèlement! 

Il est d’ailleurs puni par la loi. 

Il est interdit et punissable d’harceler autrui, même si d’aucun pense être en droit de le faire. Et bien, non, ce droit, ils ne l’ont pas. Aucune erreur ne mérite de justifier le harcèlement. Quand bien même un individu aurait fait de la prison par le passé, il ne pourrait tout de même pas être harcelé pour cela. 

Quels que soient les fautes commises, personne ne mérite d’être harcelé. Rien ne justifie le harcèlement. 

« Il n’y a pas de fumée sans feu » 

NON, le harcèlement n’a aucune logique 

Prudence avec l’adage tellement culpabilisant « il n’y a pas de fumée sans feu » ! 

Il n’y a jamais de fumée sans feu, mais chercher le feu dans le bois qui est simplement apposé  au bord du champs est une fausse croyance. L’origine du feu se trouve dans les poches de celui  qui tient la boîte d’allumettes.  Même si le bois est vieux, même s’il est sec, même s’il a des  défauts, cela n’en fait pas du feu ! 

De même, quand tu vois des voleurs en train de briser la porte arrière de ta voisine, tu ne te poses pas la question  « mais qu’est-ce que ma voisine a bien pu faire  pour que des voleurs entrent de force chez elle ? ». Non, tu sais que ta voisine est victime de vol, tout comme la cible du harcèlement est elle aussi victime de la malveillance d’une ou d’un groupe de personnes. 

Ta différence est sacrée! Reste comme tu es, avance! Tu as le droit de penser par toi-même! 

« La victime de harcèlement a un problème dans sa personnalité »

NON, la victime est juste devenu.e le « jouet » d’une ou de plusieurs personnes 

Vois-tu, ce serait intéressant pour notre conscience collective si la cible de harcèlement avait un problème qui justifierait son statut de cible. Cela nous dédouanerait collectivement des jugements cruels dont nous l’accablons. 

Chacun est comme il est, chacun est unique ! C’est cela qui fait de nous des êtres extraordinaires. Être unique est un droit. C’est un apprentissage pour tout être humain que de découvrir sa propre singularité et d’apprendre à respecter celles des autres.  

Tu es unique! Reste comme tu es! Tu as le droit de penser par toi-même!

« Le/la victime a trop de défauts » 

NON, le tempérament de la victime est juste pris pour cible

Le/la victime n’a pas non plus besoin de « faire », car malheureusement « être » lui suffit à devenir victime.  

Il/elle est juste prise dans les filets du harcèlement. Qu’importe les fausses raisons, rien ne justifie le harcèlement. 

Il/elle ne doit pas changer, juste s’accepter tel qu’il/elle est … Pour protéger sa santé mentale et son bien-être intérieur. 

Ta différence est sacrée! Reste comme tu es, avance! 

« C’est son affaire, cela ne me regarde pas » 

NON, si tu es témoin du harcèlement, vas-tu participer à une solution ou confirmeras-tu le problème? 

La cible de harcèlement est devenue la proie d’une malveillance collective. C’est donc au collectif de régler cela. Nous sommes tous concernés. La neutralité n’existe pas. Chaque comportement confirme le problème ou conduit à la solution. 

La neutraité n’existe pas. Chaque comportement conduit à une solution ou confirme le problème.

« La victime n’a qu’à faire des efforts »

NON, les efforts épuiseront juste davantage la victime.

La cible n’a pas participé à causer le problème et ne saurait donc trouver la solution par elle-même. C’est ce qui en fait une VICTIME. 

Il/elle ne peut avoir le contrôle sur les auteurs du harcèlement. Pour avancer, il lui faudra apprendre à traverser les 5 étapes. 

Et il/elle aura besoin de l’implication de PERSONNES DE CONFIANCE pour réinstaller une sécurité pour tous. 

Reste bien concentré sur les 5 étapes. Courage, on est avec toi!